Ce que dit la SCP sur aider les enfants et les adolescents à affronter des événements publics stressants

Updated mars 4th, 2022

Il peut être difficile pour les enfants et les adolescents d’affronter et de comprendre des événements publics stressants, tels que l’action militaire, des actes de terrorisme, des fusillades, des enlèvements, des accidents d’avion, des incendies, des catastrophes naturelles ou créées par l’homme, ou des éclosions de maladies infectieuses.

La réaction de votre enfant ou de votre adolescent dépend de son âge, de son tempérament, de l’étape de son développement et de la proximité qu’il a avec l’événement (si des personnes qu’il connaît et qu’il aime ont été éprouvées). Ne sous-estimez pas les répercussions des événements qui se produisent dans le monde. Votre enfant ou votre adolescent ne comprend peut-être pas, mais il peut tout de même être effrayé et se demander s’il est en danger.

La couverture médiatique généralisée et l’accès facile aux médias sociaux, qui contiennent des images, des vidéos et des nouvelles angoissantes et explicites, peuvent aggraver ces sentiments. Sans contexte, ce type d’images et de nouvelles peut inciter les enfants et les adolescents à percevoir le monde comme effrayant et perturbant.

Après une tragédie, les enfants peuvent craindre d’être séparés de leur famille, que la situation se répète ou que quelqu’un qu’ils connaissent soit blessé ou meure. Ils peuvent être traumatisés si l’un de leurs parents ou de leurs proches est premier répondant, c’est-à-dire qu’il a un emploi comme celui de pompier, de paramédic, de policier ou de professionnel de la santé qui vient en aide aux victimes.

Votre enfant plus jeune peut démontrer sa peur ou son inquiétude des façons suivantes :

  • Mouiller son lit.
  • Se sucer le pouce.
  • Vouloir se faire câliner ou être « collant ».
  • Éprouver de la difficulté à dormir et à manger.
  • Faire des colères.
  • Être agité.
  • Avoir peur du noir.
  • Se plaindre de maux de tête et de ventre.

Votre adolescent peut prétendre ne pas se sentir concerné. Ne vous laissez pas induire en erreur. Parlez-lui et demandez-lui quels sont ses doutes et ses craintes. Les adolescents peuvent aussi :

  • avoir une humeur changeante, être moins patients, être argumentatifs et tristes,
  • avoir de la difficulté à dormir ou avoir des changements d’appétit,
  • avoir des maux de ventre ou de tête,
  • vouloir être seuls ou entourés plus qu’à l’habitude.

Comment pouvez-vous aider?

Vous contribuez beaucoup à rassurer votre enfant ou votre adolescent si vous restez calme et l’aidez à comprendre et à démêler ses sentiments et ses réactions.

Prenez les inquiétudes de votre enfant au sérieux. Respectez ses réflexions et ses sentiments. Ne lui dites pas que ses sentiments sont ridicules. Votre enfant devrait savoir qu’il n’y a pas de mal à être bouleversé par des événements perturbants et que ses inquiétudes sont normales. Si votre enfant va bien, évitez de revenir constamment sur les événements.

Rassurez votre enfant. Dites-lui quelles mesures sont prises pour assurer la sécurité de votre maison et de votre localité. Cependant, ne faites pas de promesses que vous êtes incapable de tenir, comme de dire qu’il n’y aura pas d’autres catastrophes naturelles ou causées par l’homme. Vous pouvez rassurer votre enfant en lui parlant des personnes qui contribuent à redresser la situation.

Vérifiez comment votre enfant se sent, mais ne le forcez pas à parler avant qu’il soit prêt. Il se peut que votre enfant veuille simplement des réponses simples et rassurantes. Encouragez votre enfant plus jeune à faire un dessin ou à raconter une histoire sur ce qu’il ressent. Donnez-lui beaucoup de caresses et de câlins s’il en a besoin.

Vérifiez comment votre enfant comprend l’événement, et donnez-lui des explications ou discutez-en avec lui en fonction de l’étape de son développement. Souvenez-vous que, lorsqu’ils voient et entendent des détails horribles à la télévision ou dans Internet, les enfants plus jeunes ne comprennent pas nécessairement si l’événement s’est produit près ou loin de chez eux. Tentez de leur donner une idée de l’endroit où a lieu l’événement par rapport à votre localité.

Parlez de ce que vous ressentez lorsqu’une tragédie se produit. Soyez aussi calme et honnête que vous le pouvez et utilisez des mots et des concepts que votre enfant peut comprendre. Vos réponses lui donneront de l’information. Votre enfant pourra se sentir mieux s’il sait qu’il n’est pas le seul à être inquiet.

Maintenez les habitudes familiales. Les habitudes ramènent un rythme normal et réduisent le temps que votre enfant peut passer à songer aux événements. Elles peuvent également aider votre enfant à mieux dormir la nuit et à avoir l’impression que la vie est prévisible.

Passez du temps en famille. Si vous faites des choses que votre enfant aime, vous l’aiderez à se sentir plus en sécurité et plus près de vous.

Limitez le temps d’écran. Les images des nouvelles peuvent être effrayantes et créer de la confusion. Évitez de les regarder en boucle. Si vous prévoyez regarder les nouvelles, faites-le ensemble et éteignez la télévision après avoir terminé, pour parler de ce qui se passe.

Limitez la consultation des médias sociaux. L’accès aux médias sociaux expose tout le monde aux histoires violentes et à des images et vidéos troublantes et non expurgées du monde entier. Même les enfants et les adolescents qui ne sont pas directement touchés par une tragédie peuvent être traumatisés lorsqu’ils sont exposés à répétition à des images ou vidéos horribles dans les médias sociaux.

Réfléchissez en famille aux possibilités d’aider les personnes éprouvées par les événements. Soulignez l’importance de la communauté et des secouristes qui se serrent les coudes pour donner un coup de main.

Parlez de ce qui se passe dans le monde. Votre enfant apprendra en vous écoutant parler avec lui et avec d’autres. Lisez des livres, écoutez des vidéos non dramatisées sur des événements graves (p. ex., un documentaire). Aidez votre enfant à comprendre la signification des événements, d’une manière adaptée à son âge. Votre enfant ou votre adolescent comprendra mieux et vous pourrez aussi corriger l’information erronée qu’il aura entendue.

Soyez patient. Le stress causé par les événements mondiaux peut avoir des répercussions sur vous, vous rendre moins patient auprès de votre enfant ou vous inciter à moins l’écouter. N’oubliez pas de vous occuper aussi de vous.

Soyez prêt. Parlez de tous les moyens de quitter la maison en toute sécurité en cas d’incendie, et désignez un lieu de rencontre si vous devez sortir rapidement. Préparez une trousse d’urgence et dites à tout le monde où elle se trouve. Vous pourrez ainsi accroître la confiance de votre enfant et son sentiment de contrôle.

Quand devriez-vous appeler un médecin?

En présence d’événements mondiaux et de catastrophes de toutes sortes, il peut être difficile d’affronter d’autres situations personnelles pénibles ou traumatisantes, comme une maladie ou un décès dans la famille, un divorce, un déménagement dans une nouvelle ville ou un changement d’école. Si c’est le cas, votre enfant aura peut-être besoin de soutien et d’attention supplémentaires.

Après une catastrophe, il est possible de présenter un syndrome de stress post-traumatique (SSPT), qui peut se manifester lorsqu’une personne a vu ou vécu un événement très traumatisant. Les enfants et les adolescents peuvent en souffrir. Parlez à votre médecin si votre enfant ou votre adolescent affiche d’importants changements de comportement, comme :

  • de nouveaux troubles de comportement à la maison ou à l’école,
  • de nouveaux troubles d’apprentissage,
  • des accès ou des crises de colère répétés,
  • des modifications aux activités sociales ou aux jeux habituels avec les autres enfants,
  • des cauchemars fréquents ou des difficultés à s’endormir,
  • des troubles physiques persistants, comme des maux de ventre ou de tête,
  • des troubles d’alimentation persistants, une prise ou une perte de poids subite,
  • une anxiété ou une peur intense,
  • des sentiments de tristesse ou de déprime,
  • l’expression de désespoir envers la vie et l’avenir,
  • une prise de risques accrue,
  • la consommation d’alcool, de drogues ou de médicaments sur ordonnance sans qu’ils aient été prescrits,
  • des commentaires sur le suicide ou l’automutilation.

Demander de l’aide n’est pas synonyme d’échec. Parler à un professionnel de la santé, comme un psychologue, un psychiatre, un médecin, un travailleur social ou une infirmière, peut représenter une première mesure très utile.

Révisé par les comités suivants de la SCP

  • Comité consultatif de l’éducation publique
  • Le comité de la santé mentale et des troubles du développement